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La déconnexion : Pourquoi la GSE est reléguée au second plan dans la sélection des fournisseurs

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La déconnexion : Pourquoi la GSE est reléguée au second plan dans la sélection des fournisseurs

Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) deviennent rapidement la pierre angulaire des pratiques commerciales responsables. Les consommateurs, les investisseurs et les régulateurs exigent une plus grande transparence et une plus grande responsabilité sur ces questions. Les entreprises vantent fièrement leurs engagements ESG, s'engageant à minimiser l'impact sur l'environnement, à respecter des pratiques de travail éthiques et à maintenir une gouvernance d'entreprise solide. Pourtant, il existe un fossé critique : ces mêmes entreprises négligent souvent les facteurs ESG lorsqu'elles sélectionnent leurs fournisseurs, privilégiant les économies à court terme à la durabilité à long terme.

Cet article explore les raisons de ce décalage et propose des solutions pour le combler. Nous examinerons la pression exercée pour donner la priorité aux coûts, le manque d'incitations pour une sélection des fournisseurs axée sur le développement durable au sein des entreprises et les défis associés à l'évaluation de la performance ESG des fournisseurs. Enfin, nous proposerons des stratégies permettant aux entreprises d'intégrer les considérations ESG dans leurs processus de sélection des fournisseurs, en veillant à ce que leur engagement s'étende au-delà de leurs propres activités.

L'attrait du résultat net : Pourquoi les coûts l'emportent sur la durabilité

La principale raison de négliger l'ESG dans la sélection des fournisseurs se résume souvent au coût. Les équipes chargées des achats sont soumises à une forte pression pour trouver les meilleures offres, le prix étant le facteur le plus facilement quantifiable. Les options les moins chères peuvent sembler attrayantes à première vue, mais elles ne tiennent souvent pas compte des coûts cachés associés aux pratiques non durables. Il peut s'agir d'amendes environnementales, de perturbations dues à des événements climatiques, d'une publicité négative liée à de mauvaises pratiques de travail et, en fin de compte, d'une atteinte à la réputation.

En outre, le coût réel des solutions durables n'est pas toujours évident. L'investissement initial dans un fournisseur aux pratiques ESG rigoureuses peut être plus élevé, mais il peut se traduire par des avantages à long terme tels que la réduction des frais d'élimination des déchets, la diminution de la consommation d'énergie et une chaîne d'approvisionnement plus fiable.

La déconnexion interne : Prise de décision cloisonnée et manque d'incitations

Le pouvoir de décision concernant la sélection des fournisseurs revient souvent aux équipes chargées des achats, qui donnent la priorité à la réduction des coûts. Les objectifs de développement durable, défendus par des équipes ESG dédiées, peuvent ne pas être pris en compte de manière adéquate dans l'équation. Il en résulte une approche décousue, où une entreprise se vante de son engagement ESG tout en négligeant l'impact environnemental et social significatif des pratiques de ses fournisseurs.

L'absence d'incitations claires pour les équipes chargées des achats à donner la priorité aux choix durables ne fait qu'aggraver le problème. Leurs indicateurs de performance se concentrent souvent sur les économies de coûts, avec peu ou pas de considération pour les facteurs ESG. Cela les dissuade d'assumer les efforts supplémentaires liés à l'évaluation des performances ESG des fournisseurs et de sacrifier éventuellement certaines économies de coûts.

Les eaux troubles : Les défis de l'évaluation de la performance ESG des fournisseurs

Même avec les meilleures intentions du monde, les entreprises ont du mal à évaluer avec précision les performances ESG de leurs fournisseurs. De nombreux fournisseurs, en particulier les plus petits, n'ont pas de pratiques transparentes en matière d'information sur ces questions. L'absence de métriques standardisées et de méthodes de collecte de données rend difficile la comparaison objective des fournisseurs. En outre, l'écoblanchiment, qui consiste pour les entreprises à faire des déclarations trompeuses sur leurs efforts en matière de développement durable, complique encore le processus d'évaluation.

Combler le fossé : intégrer l'ESG dans la sélection des fournisseurs

Malgré ces difficultés, les entreprises peuvent prendre des mesures concrètes pour intégrer les facteurs ESG dans leur processus de sélection des fournisseurs :

  • L'adhésion des dirigeants : Une première étape cruciale consiste à s'assurer de l'adhésion de la haute direction. Les dirigeants doivent reconnaître que l'ESG dans la chaîne d'approvisionnement n'est pas un simple exercice de cochage de case, mais une priorité fondamentale de l'entreprise.
  • Cartographie des risques et des opportunités ESG : Les entreprises doivent procéder à une évaluation des risques afin d'identifier les risques environnementaux et sociaux associés à leurs chaînes d'approvisionnement. Cela peut impliquer de prendre en compte des facteurs tels que la localisation des fournisseurs, leur utilisation des ressources et leurs pratiques de travail. Simultanément, elles doivent identifier les possibilités d'amélioration et de réduction des coûts liées à l'approvisionnement durable.
  • Développer des critères de sélection clairs : Établir des critères ESG clairs et mesurables en plus des facteurs traditionnels de coût et de qualité pour la sélection des fournisseurs. Ces critères pourraient inclure les pratiques en matière d'efficacité énergétique, les stratégies de gestion des déchets, les initiatives en faveur du bien-être des employés et les efforts en matière de diversité et d'inclusion. Le partenariat avec des associations sectorielles et l'adoption de cadres ESG existants peuvent être utiles à cet égard.
  • Renforcer les capacités des fournisseurs : Fournir des formations et des ressources pour aider les fournisseurs à améliorer leur performance ESG favorise la collaboration et renforce la chaîne d'approvisionnement dans son ensemble.
  • Encourager la durabilité : Mettre en place des mesures de performance qui récompensent les équipes d'approvisionnement pour la sélection de fournisseurs qui répondent aux critères ESG établis. Il pourrait s'agir de lier des primes ou des promotions à des décisions d'approvisionnement axées sur le développement durable.
  • Transparence et collaboration : Encourager la transparence tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Il est essentiel de travailler en étroite collaboration avec les fournisseurs pour comprendre leurs défis ESG et favoriser une communication ouverte.

Conclusion : La voie de l'approvisionnement durable

Si la mise en place d'une chaîne d'approvisionnement véritablement durable peut sembler un objectif lointain, ignorer les facteurs ESG n'est plus une option. Les entreprises sont soumises à une pression croissante de la part des parties prenantes, qui les obligent à rendre compte de l'ensemble de leur empreinte environnementale et sociale. En prenant des mesures proactives pour intégrer les considérations ESG dans la sélection des fournisseurs, les entreprises peuvent créer une situation gagnant-gagnant. Elles peuvent réduire leur impact sur l'environnement, renforcer la réputation de leur marque et assurer la résilience à long terme de leur chaîne d'approvisionnement, tout en réalisant potentiellement d'importantes économies à long terme. La transition nécessite un changement culturel au sein des entreprises, en brisant les silos et en encourageant une approche collaborative entre les équipes chargées des achats et du développement durable.

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