Comment l'assurance ASRS incite les comités d'audit à renforcer la surveillance de la durabilité

Les normes australiennes en matière de reporting sur le développement durable (ASRS) ont introduit un cadre d'assurance complet qui modifie fondamentalement la manière dont les entreprises doivent aborder la vérification et la supervision des informations relatives au climat. Avec l'obligation d'une assurance complète des informations climatiques à partir du 1er juillet 2030 et la mise en place progressive des exigences d'audit entre le 1er janvier 2025 et le 30 juin 2030, les organisations doivent désormais mettre en place des structures de gouvernance efficaces et des mécanismes de supervision par les comités d'audit afin de garantir le respect de ces exigences en constante évolution.
Le calendrier de l'assurance progressive
Le cadre d'assurance ASRS suit un calendrier soigneusement structuré, conçu pour permettre aux entreprises de développer progressivement leurs capacités tout en répondant à des exigences de plus en plus strictes. Cela commencera probablement par une assurance limitée des rapports sur les émissions de GES dès la première année, ce qui donnera aux entreprises la possibilité de mettre en place des processus d'assurance fondamentaux avant de devoir se conformer à toutes les exigences d'audit.
L'approche progressive reconnaît les défis importants auxquels les organisations sont confrontées dans la mise en œuvre de processus complets d'assurance de la durabilité. Contrairement à l'information financière traditionnelle, l'information sur la durabilité implique souvent des processus complexes de collecte de données, des méthodologies de mesure novatrices et une coordination interfonctionnelle qui nécessitent du temps pour se développer et mûrir.
Les exigences en matière d'assurance suivent une approche progressive qui aboutit à une assurance raisonnable de toutes les informations financières liées au climat publiées à partir du 1er juillet 2030. Ce calendrier donne aux entreprises environ cinq ans pour mettre en place les systèmes, les processus et les capacités nécessaires pour soutenir une assurance complète en matière de durabilité, tout en répondant aux exigences immédiates en matière d'assurance limitée.
Comprendre les niveaux d'assurance et les exigences
Le cadre ASRS distingue différents niveaux d'assurance, chacun nécessitant des approches différentes en matière de vérification et de surveillance. L'assurance limitée, qui s'applique aux phases initiales, offre un niveau de confiance modéré quant à l'absence d'inexactitudes significatives dans les informations relatives au développement durable. Ce niveau d'assurance nécessite des procédures de test et de vérification moins approfondies que l'assurance raisonnable, mais exige néanmoins des contrôles internes rigoureux et des processus de vérification externes.
L'assurance raisonnable, exigée à partir de 2030, offre un niveau élevé de confiance dans le fait que les informations relatives à la durabilité ne contiennent pas d'inexactitudes significatives. Ce niveau d'assurance nécessite des procédures de contrôle exhaustives, une documentation complète et des systèmes de contrôle interne rigoureux, comparables à ceux utilisés dans le cadre des audits des états financiers.
Le passage d'une assurance limitée à une assurance raisonnable représente une augmentation significative des exigences, qui nécessite des investissements importants dans les systèmes, les processus et les capacités. Les entreprises doivent commencer à se préparer immédiatement à ces exigences accrues, tout en se concentrant sur leurs obligations initiales en matière d'assurance limitée.
Responsabilités du comité d'audit en vertu de l'ASRS
Le comité d'audit joue un rôle central dans la supervision des processus d'assurance de la durabilité, avec des responsabilités qui vont bien au-delà de la supervision traditionnelle des états financiers. Conformément aux exigences de l'ASRS, les comités d'audit doivent veiller à ce que les processus de reporting en matière de durabilité respectent les mêmes normes d'exactitude, d'exhaustivité et de fiabilité que le reporting financier.
Les comités d'audit doivent superviser la sélection et la gestion des prestataires de services d'assurance en matière de développement durable, en veillant à ce que les auditeurs externes possèdent l'expertise et l'indépendance nécessaires pour fournir des services d'assurance crédibles. Cela implique notamment d'évaluer les qualifications des prestataires de services d'assurance, d'évaluer leur compréhension des exigences en matière de reporting sur le développement durable et de s'assurer que les équipes chargées des missions d'assurance disposent de l'expertise technique nécessaire.
Le comité doit également mettre en place des mécanismes de contrôle appropriés pour les processus de collecte, de mesure et de communication des données relatives au développement durable. Cela comprend l'examen des systèmes de contrôle interne, l'évaluation de l'adéquation des structures de gouvernance et la garantie que les informations relatives au développement durable sont soumises à des procédures d'examen et de vérification appropriées avant leur publication.
Les comités d'audit doivent veiller à ce que les processus d'assurance en matière de développement durable soient correctement intégrés aux mécanismes existants de surveillance des rapports financiers. Cette intégration garantit la cohérence entre les rapports financiers et les rapports sur le développement durable, tout en évitant les doubles emplois et en maintenant une surveillance complète de toutes les informations importantes divulguées par l'entreprise.
Renforcement des capacités internes pour être prêt en matière d'assurance
Une assurance de durabilité réussie nécessite des capacités internes importantes que de nombreuses organisations sont encore en train de développer. Les entreprises doivent investir dans la mise en place de systèmes solides de collecte de données, dans l'établissement de contrôles internes appropriés et dans la formation de personnel possédant l'expertise nécessaire pour soutenir des processus d'assurance complets.
Les capacités de collecte de données doivent aller au-delà des informations financières traditionnelles pour englober les données environnementales, les indicateurs sociaux et les informations relatives à la gouvernance qui peuvent être recueillies dans plusieurs fonctions commerciales et plusieurs zones géographiques. Cela nécessite la mise en place de procédures normalisées de collecte de données, la mise en œuvre de mesures appropriées de contrôle de la qualité et la garantie que les sources de données sont correctement documentées et vérifiables.
Les systèmes de contrôle interne doivent être conçus de manière à garantir l'exactitude, l'exhaustivité et la fiabilité des informations relatives au développement durable. Cela implique notamment de mettre en place une séparation appropriée des tâches, d'établir des procédures de révision et d'approbation et d'élaborer des normes de documentation qui soutiennent les processus d'assurance externe.
Le développement du personnel est essentiel pour renforcer les capacités internes en matière d'assurance. Les organisations doivent investir dans des programmes de formation qui aident le personnel à comprendre les exigences en matière de reporting sur le développement durable, à acquérir l'expertise technique appropriée et à développer les compétences professionnelles nécessaires pour soutenir efficacement les processus d'assurance.
Sélection et gestion des prestataires de services d'assurance
Le choix de prestataires d'assurance appropriés représente une décision cruciale qui influence considérablement la qualité et l'efficacité des processus d'assurance en matière de développement durable. Les entreprises doivent évaluer les prestataires potentiels en fonction de leur expertise technique, de leur expérience dans le secteur et de leur compréhension des exigences en matière de reporting sur le développement durable.
Les exigences en matière d'expertise technique pour l'assurance de la durabilité diffèrent considérablement de celles de l'audit financier traditionnel. Les prestataires d'assurance doivent comprendre la science du climat, les méthodologies de mesure environnementale et les cadres de reporting en matière de durabilité, tout en conservant un scepticisme professionnel et des normes d'indépendance appropriés.
L'expérience dans le secteur concerné est particulièrement importante pour l'assurance en matière de développement durable, car les différents secteurs sont confrontés à des risques et à des défis variés en matière de reporting. Les entreprises doivent privilégier les prestataires d'assurance qui possèdent une expérience pertinente dans le secteur et ont démontré leur capacité à répondre aux exigences spécifiques du secteur en matière de reporting sur le développement durable.
La gestion des relations avec les prestataires d'assurance nécessite une surveillance et une coordination continues. Les entreprises doivent établir des canaux de communication clairs, définir les rôles et responsabilités appropriés et veiller à ce que les prestataires d'assurance aient accès aux informations et au personnel nécessaires pour mener à bien des procédures d'assurance efficaces.
Mettre en place des structures de gouvernance efficaces
Une assurance efficace en matière de développement durable nécessite des structures de gouvernance qui définissent clairement les rôles, les responsabilités et les mécanismes de reddition de comptes au sein de l'organisation. Cela implique notamment d'établir des lignes hiérarchiques appropriées, de définir les pouvoirs décisionnels et de veiller à ce que l'assurance en matière de développement durable bénéficie de l'attention nécessaire de la part de la direction et du conseil d'administration.
Les structures de gouvernance doivent tenir compte de la nature transversale du reporting en matière de développement durable, qui implique souvent plusieurs unités opérationnelles, domaines fonctionnels et sites géographiques. Des mécanismes de coordination clairs sont essentiels pour garantir que les informations relatives au développement durable sont collectées, mesurées et communiquées de manière cohérente dans tous les domaines organisationnels concernés.
Le cadre de gouvernance doit également traiter de l'intégration de l'assurance de la durabilité aux systèmes existants de gestion des risques et de contrôle interne. Cette intégration garantit que les risques liés à la durabilité sont correctement identifiés, évalués et gérés, tout en maintenant une surveillance complète de tous les risques commerciaux importants.
Les exigences en matière de documentation et de conservation des documents pour l'assurance de la durabilité sont nombreuses et nécessitent des structures de gouvernance appropriées pour garantir leur respect. Les organisations doivent établir des normes claires en matière de documentation, mettre en œuvre des procédures appropriées de conservation des documents et veiller à ce que toutes les informations relatives à l'assurance soient correctement conservées et accessibles.
Gérer la transition vers une assurance totale
Le passage d'une assurance limitée à une assurance raisonnable représente une augmentation significative des exigences auxquelles les entreprises doivent se préparer dès maintenant. Cette transition nécessite des investissements importants dans les systèmes, les processus et les capacités, tout en maintenant la conformité aux obligations actuelles en matière d'assurance limitée.
Les entreprises doivent élaborer des plans de transition complets qui décrivent les mesures nécessaires pour être pleinement prêtes à garantir la conformité d'ici 2030. Ces plans doivent porter sur les mises à niveau des systèmes, les améliorations des processus, le développement des capacités et les améliorations de la gouvernance nécessaires pour répondre aux exigences raisonnables en matière de garantie.
Le processus de planification de la transition doit inclure des évaluations régulières de l'état de préparation à la conformité, avec des jalons clairs et des indicateurs de performance qui permettent de suivre les progrès accomplis vers la conformité totale. Ce suivi continu garantit que les entreprises restent sur la bonne voie pour satisfaire aux exigences de 2030, tout en identifiant et en traitant les problèmes potentiels dès le début du processus de transition.
Les entreprises devraient également envisager de mener des missions d'assurance raisonnable volontaires avant qu'elles ne deviennent obligatoires, afin d'acquérir une expérience précieuse et d'identifier les domaines à améliorer avant d'être confrontées aux exigences réglementaires. Cette approche proactive peut aider les entreprises à affiner leurs processus d'assurance et à renforcer la confiance dans leurs capacités en matière de reporting sur le développement durable.
Exigences technologiques et système
Une assurance efficace en matière de développement durable nécessite des systèmes technologiques sophistiqués capables de collecter, de traiter et de communiquer des informations sur le développement durable avec la même précision et la même fiabilité que les systèmes d'information financière. Les entreprises doivent investir dans une infrastructure technologique appropriée pour soutenir des processus d'assurance complets.
Les systèmes de gestion des données doivent être capables de traiter le volume, la complexité et la diversité des informations relatives à la durabilité tout en maintenant des normes appropriées en matière de sécurité, d'exactitude et d'accessibilité. Cela implique notamment de mettre en œuvre des procédures de validation des données appropriées, de mettre en place des capacités de sauvegarde et de récupération et de veiller à ce que les systèmes puissent prendre en charge des procédures d'assurance externes.
L'intégration entre les systèmes de reporting en matière de développement durable et l'infrastructure existante de reporting financier est essentielle pour garantir la cohérence et l'efficacité des processus d'assurance. Les entreprises doivent privilégier les solutions qui permettent un flux de données fluide entre les systèmes tout en maintenant une séparation appropriée des tâches et des mécanismes de contrôle.
Les systèmes technologiques doivent également prendre en charge les exigences en matière de documentation et de tenue de registres liées à l'assurance de la durabilité. Cela comprend la tenue de pistes d'audit appropriées, le soutien aux procédures d'assurance externes et la garantie que toutes les informations pertinentes sont correctement documentées et accessibles.
Amélioration et adaptation continues
Le paysage de l'assurance de la durabilité continue d'évoluer rapidement, avec des exigences réglementaires changeantes, l'émergence de meilleures pratiques et des solutions technologiques de plus en plus avancées. Les entreprises doivent mettre en place des processus d'amélioration et d'adaptation continues afin de garantir que leurs capacités d'assurance restent efficaces et conformes.
Il est essentiel de procéder à des examens réguliers des processus et des capacités d'assurance afin d'identifier les possibilités d'amélioration et de s'assurer que les systèmes et les procédures restent adaptés aux exigences actuelles. Ces examens doivent évaluer à la fois l'efficacité des processus d'assurance actuels et l'adéquation des préparatifs pour les exigences futures.
Les entreprises doivent également suivre l'évolution des normes d'assurance en matière de développement durable, des exigences réglementaires et des meilleures pratiques du secteur afin de s'assurer que leurs approches restent actuelles et efficaces. Ce processus de suivi doit inclure une collaboration régulière avec des organisations professionnelles, des organismes de réglementation et des pairs du secteur afin de se tenir informé des nouvelles tendances et exigences.
Conclusion
Les exigences de l'ASRS en matière d'assurance représentent un changement fondamental dans la manière dont les entreprises doivent aborder la supervision des rapports de développement durable, exigeant des structures de gouvernance complètes, des capacités internes solides et une supervision efficace par le comité d'audit. Le calendrier de mise en œuvre progressive donne aux entreprises le temps de développer les capacités nécessaires tout en répondant aux exigences de conformité immédiates.
Pour satisfaire aux exigences d'assurance de l'ASRS, il est nécessaire d'investir dès le départ dans des systèmes, des processus et des capacités appropriés, associés à des structures de gouvernance efficaces et à la supervision d'un comité d'audit. Les entreprises qui adoptent une approche proactive pour se préparer à l'assurance seront mieux placées pour répondre à l'évolution des exigences tout en conservant la confiance des parties prenantes dans leurs rapports de développement durable.
La transition vers une assurance complète d'ici 2030 représente à la fois un défi important et une opportunité pour les entreprises de démontrer leur engagement en faveur de la transparence et de la responsabilité dans le domaine du reporting sur le développement durable. Les organisations qui adoptent ces exigences et investissent dans des capacités d'assurance efficaces seront mieux placées pour répondre aux attentes des parties prenantes et maintenir leur position concurrentielle dans un environnement commercial de plus en plus axé sur le développement durable.