À la traîne sur la voie verte et juste : pourquoi les entreprises américaines doivent s'inspirer de l'Europe en matière d'ESG et de développement durable

L'appel à la responsabilité environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) se fait de plus en plus pressant à l'échelle mondiale. Mais alors que l'Europe avance avec confiance vers des objectifs ambitieux en matière de développement durable, en établissant des normes et des réglementations strictes auxquelles les entreprises doivent se conformer, le paysage américain reste fragmenté, marqué par des réglementations timides et des initiatives volontaires. Cela conduit les entreprises américaines à prendre du retard par rapport à leurs homologues européennes en matière d'ESG.

Pourquoi en est-il ainsi ? Qu'est-ce que l'Europe a fait de bien que les États-Unis semblent avoir négligé ? Plus important encore, les entreprises américaines peuvent-elles tirer des enseignements de leurs homologues outre-Atlantique et combler leur retard en matière de développement durable ?

Réglementation ou recommandation : le pouvoir des cadres clairs

L'une des différences fondamentales réside dans le paysage réglementaire. L'Europe a été le fer de lance de l'élaboration de cadres ESG complets, notamment la directive sur la publication d'informations non financières (NFRD) et la directive sur le reporting extra-financier (CSRD). Ces directives imposent aux grandes entreprises de publier des rapports ESG standardisés, les obligeant à divulguer leur impact environnemental, leurs politiques sociales et leurs pratiques de gouvernance.

L'absence d'exigences similaires en matière de reporting obligatoire aux États-Unis laisse aux entreprises le soin de définir leurs propres indicateurs et objectifs ESG, ce qui entraîne souvent des incohérences et du greenwashing. Cette opacité rend difficile pour les investisseurs et les parties prenantes de comparer les entreprises et d'évaluer leur véritable engagement en faveur du développement durable.

Cibler les progrès grâce à des règles concrètes

Si la divulgation est essentielle, elle ne constitue qu'une première étape. L'Europe va plus loin en fixant des objectifs climatiques ambitieux et en mettant en œuvre des réglementations visant à relever des défis spécifiques en matière de durabilité. Par exemple, la taxonomie européenne des activités durables définit les activités économiques pouvant être considérées comme « vertes » dans le contexte des objectifs environnementaux de l'Europe. Ces lignes directrices claires incitent les entreprises à investir dans des initiatives véritablement durables plutôt que d'utiliser des tactiques de greenwashing.

En revanche, le paysage réglementaire américain en matière de développement durable reste disparate et souvent réactif. Si certains États comme la Californie ont adopté des objectifs climatiques ambitieux, il n'existe aucune obligation nationale, ce qui laisse les entreprises dans l'incertitude et les rend hésitantes à investir à long terme dans des pratiques durables.

L'aspect social de la durabilité

L'intérêt de l'Europe pour les critères ESG dépasse les préoccupations environnementales et englobe une vision plus large de la responsabilité sociale. Le plan d'action de l'Union européenne sur la finance durable, par exemple, met l'accent sur des facteurs sociaux tels que les droits des employés, la diversité et l'inclusion, ainsi que l'engagement communautaire. Cette approche holistique garantit que les entreprises contribuent à la construction d'un monde plus vert, mais aussi plus juste et plus équitable.

Aux États-Unis, si les questions sociales occupent une place de plus en plus importante dans le domaine ESG, il reste encore beaucoup à faire. Des problèmes tels que les inégalités de revenus, les injustices raciales et l'accès aux soins de santé restent des préoccupations urgentes, et les entreprises américaines ne parviennent souvent pas à les traiter de manière exhaustive dans leurs stratégies ESG.

Adopter le modèle européen

La solution pour combler le fossé en matière de durabilité ne réside pas dans une imitation aveugle, mais dans une adaptation réfléchie. Les entreprises américaines peuvent s'inspirer des succès européens en :

• plaider en faveur de réglementations ESG nationales – promouvoir un cadre normalisé pour la communication et la divulgation d'informations ESG permettrait de créer des conditions équitables, d'encourager les pratiques durables et d'améliorer la transparence

• adopter des objectifs ambitieux en matière de développement durable : fixer des objectifs concrets en matière de réduction des émissions de carbone, d'efficacité des ressources et de responsabilité sociale permettrait de démontrer un engagement sincère et de stimuler l'innovation

• Intégrer les questions sociales dans les stratégies ESG : aborder la diversité et l'inclusion, le bien-être des employés et l'engagement communautaire parallèlement aux préoccupations environnementales permettrait d'adopter une approche plus holistique de la durabilité.

• Favoriser la collaboration : apprendre de nos homologues européens et collaborer à des initiatives internationales en matière de développement durable favoriserait le partage des connaissances et accélérerait les progrès.

La transition vers un avenir durable nécessite une action collective, et les entreprises américaines ne peuvent se permettre de rester les bras croisés. En tirant les leçons de l'expérience acquise par l'Europe en matière d'ESG et de développement durable, les entreprises américaines peuvent rattraper leur retard et même devenir des leaders mondiaux dans la construction d'un avenir plus vert, plus juste et plus prospère.

N'oubliez pas que la durabilité n'est pas un sport spectaculaire, mais une course exigeante dont l'arrivée est une planète où il fait bon vivre. Il est temps que les entreprises américaines cessent d'hésiter et s'inspirent de l'Europe. Nous avons besoin d'un avenir où profits et planète, prospérité et population vont de pair. C'est maintenant qu'il faut agir, et le monde entier nous observe.

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