Rapports ESG pour les entreprises coréennes internationales : conformité aux règles CSRD, SEC et californiennes

Les obligations ESG ne s'arrêtent pas aux frontières de la Corée
Les entreprises coréennes qui ont des activités, des filiales ou des revenus importants à l'étranger sont de plus en plus soumises à des réglementations ESG étrangères, même si leur siège social est situé à Séoul. La directive CSRD de l'UE, les règles de divulgation climatique de la SEC américaine et les nouvelles lois californiennes sur le climat sont en train de redessiner le paysage en matière de reporting. Pour les grandes entreprises coréennes exposées à l'international, il n'est plus facultatif de comprendre ces règles et de s'y préparer.
La directive CSRD et l'ESRS de l'UE : les rapports débuteront à partir de l'exercice 2025
La directive sur le reporting extra-financier (CSRD) concerne les entreprises non européennes qui :
- Revenus de l'UE supérieurs à 150 millions d'euros, et
- Une succursale européenne dont le chiffre d'affaires est d'au moins 40 millions d'euros ou une grande filiale européenne
Ces entreprises doivent déclarer leurs données ESG conformément aux normes européennes de reporting en matière de développement durable (ESRS), à compter des exercices financiers débutant en 2025. Les principales caractéristiques sont les suivantes :
- Double matérialité: à la fois impact sur la société/l'environnement et risque financier
- Émissions de scope 1, 2 et 3
- Gouvernance, stratégie, gestion des risques et indicateurs
- Exigences en matière d'assurance par un tiers
- Les rapports doivent être au format XHTML/XBRL.
Même les fournisseurs coréens des entreprises de l'UE peuvent être invités à fournir des données ESG pour étayer les informations divulguées par leurs clients.
Règles de divulgation climatique de la SEC : un point à surveiller pour les entreprises cotées ou exposées aux États-Unis
La Securities and Exchange Commission (SEC) américaine a adopté en 2024 de nouvelles règles en matière de divulgation d'informations liées au climat. Bien qu'elles fassent actuellement l'objet d'une contestation judiciaire, elles témoignent néanmoins d'une forte volonté réglementaireet pourraient influencer d'autres pays.
Les règles s'appliquent aux sociétés cotées aux États-Unis, y compris les émetteurs privés étrangers, et exigent :
- Divulgation des émissions de scope 1 et 2 (avec assurance progressive)
- Risques climatiques importants, gouvernance et répercussions financières
- Supervision du conseil d'administration et intégration dans la stratégie d'entreprise
Les entreprises coréennes cotées sur les bourses américaines ou disposant d'une solide base d'investisseurs américains devraient suivre cette situation de près.
California SB 253 & SB 261 : lois climatiques à portée mondiale
Adoptées fin 2023, les lois californiennes sur le climat s'appliquent à toute entreprise « exerçant ses activités » dans l'État avec :
- Plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel (SB 253 pour la déclaration des émissions)
- Plus de 500 millions de dollars de chiffre d'affaires annuel (SB 261 pour la divulgation des risques climatiques)
Le hic ? Les entreprises internationales ne sont pas exemptées, même si leur siège social est situé en dehors des États-Unis.
Ces lois exigent :
- Divulgation complète des émissions de scope 1, 2 et 3
- Évaluations des risques liés au climat et descriptions de la gouvernance
- Rapports conformes aux recommandations du TCFD et à d'autres référentiels reconnus
De nombreux exportateurs, fabricants et fournisseurs de technologies coréens entrent dans ce champ d'application sans le savoir.
Pourquoi est-ce important ? Impacts stratégiques et opérationnels
Ces réglementations ESG étrangères concernent :
- Obligations d'information au niveau du groupe ou de l'entité
- Préparation à l'assurance et à l'audit
- Attentes vis-à-vis des fournisseurs (partage des données ESG, diligence raisonnable)
- Admissibilité des investissements et des achats
Les entreprises qui tardent à se préparer s'exposent à des risques de non-conformité, d'atteinte à leur réputation et de détérioration de leurs relations avec leurs clients,en particulier avec leurs partenaires basés dans l'Union européenne ou aux États-Unis.
L'ESG mondial commence chez soi
Les entreprises coréennes opérant à l'échelle mondiale doivent considérer l'ESG comme une responsabilité multi-juridictionnelle. Se préparer aux règles CSRD, SEC et californiennes nécessite plus qu'une simple prise de conscience : cela exige une analyse de matérialité, une infrastructure de données, une harmonisation des rapports à l'échelle mondiale et le soutien de tiers. Ceux qui agiront rapidement deviendront des partenaires de confiance dans la nouvelle économie ESG.