Comment utiliser l'aide à la transition CSDS pour développer des capacités de reporting à long terme

Les normes canadiennes d'information en matière de développement durable (CSDS) prévoient des dispositions transitoires soigneusement structurées qui permettent aux entreprises canadiennes de mettre en œuvre progressivement ces normes exhaustives. Il est essentiel que les organisations qui se préparent à adopter efficacement les normes CSDS 1 et CSDS 2 comprennent et tirent parti de ces périodes de transition. Le cadre transitoire reflète la reconnaissance par le CSSB du fait que la mise en œuvre d'un reporting solide en matière de développement durable nécessite des changements organisationnels importants et des investissements technologiques considérables.
La transition fondamentale prévue dans les CSDS repousse la date d'entrée en vigueur par rapport aux normes internationales. Elle repousse les dates d'adoption volontaire les plus proches pour les CSDS 1 et CSDS 2 du 1er janvier 2024 au 1er janvier 2025. Cette année supplémentaire donne aux entreprises canadiennes plus de temps pour préparer leurs systèmes, leurs processus et leurs capacités en vue d'un reporting complet en matière de développement durable. Le report de la date d'entrée en vigueur permet aux organisations d'observer les expériences internationales en matière de mise en œuvre et de tirer des enseignements des premiers utilisateurs de normes similaires.
L'une des dispositions d'allègement transitoire les plus importantes concerne la portée des exigences initiales en matière de reporting. Un allègement transitoire supplémentaire d'un an a été accordé pour la date de début du reporting sur les questions de durabilité autres que le climat (CSDS 1 - E5). Une entité est désormais autorisée à ne divulguer que les informations relatives aux risques et opportunités liés au climat au cours des deux premières périodes de reporting annuel. Cette approche axée sur le climat permet aux entreprises de se concentrer dans un premier temps sur les informations liées au climat tout en développant leurs capacités pour un reporting plus large en matière de durabilité.
L'approche progressive en matière de reporting sur le développement durable prévue par la norme CSDS 1 offre un avantage stratégique aux entreprises qui peuvent planifier leur mise en œuvre en conséquence. Cela signifie que les entreprises peuvent se contenter de divulguer les risques et opportunités liés au climat dans leurs rapports financiers des exercices 2026 et 2027, les questions de développement durable devant être abordées dans le rapport financier de l'exercice 2028. Ce calendrier permet aux organisations de développer d'abord leurs capacités en matière de reporting climatique, puis de les étendre à d'autres questions de développement durable à mesure que leurs systèmes et processus mûrissent.
L'allègement relatif à la déclaration des émissions de scope 3 prévu par la norme CSDS 2 répond à l'un des aspects les plus complexes de la divulgation d'informations climatiques. L'allègement transitoire proposé pour la divulgation des émissions de GES de scope 3 a été prolongé d'un an, accordé par l'ISSB, à deux ans. Cela signifie que les entités qui adoptent volontairement le CSSB le 1er janvier 2025 seront tenues de divulguer les émissions de GES de scope 3 à partir de la période de reporting commençant le 1er janvier 2027 ou après cette date. Ce délai prolongé tient compte de la complexité du suivi des émissions de la chaîne de valeur et donne aux entreprises plus de temps pour développer les capacités nécessaires en matière de collecte et de vérification des données.
Le délai d'alignement offre aux entreprises la flexibilité nécessaire pour synchroniser leurs rapports de développement durable avec leurs cycles de reporting financier. Un délai supplémentaire de deux ans a été accordé pour le début du reporting aligné, celui-ci devant être effectué dans les six mois suivant respectivement la fin de la deuxième et de la troisième année (CSDS 1 - E4(b)). Cette disposition permet aux organisations d'aligner progressivement leurs processus de reporting financier et de développement durable tout en restant conformes aux exigences CSDS.
La planification stratégique de la transition vers le CSDS nécessite un examen attentif des priorités et des capacités organisationnelles. Les entreprises doivent évaluer leur niveau actuel de maturité en matière de reporting sur le développement durable, identifier les lacunes de leurs systèmes et processus et élaborer des feuilles de route de mise en œuvre qui maximisent les avantages des périodes de transition disponibles. Cela comprend l'évaluation des systèmes de gestion environnementale, des structures de gouvernance et des capacités de collecte de données existants.
La planification des investissements technologiques devient cruciale pendant la période de transition. Les entreprises doivent trouver un équilibre entre la nécessité de se conformer immédiatement aux exigences réglementaires et leurs objectifs stratégiques à long terme. Les périodes de transition offrent la possibilité de mettre en œuvre des solutions technologiques par étapes, en commençant par des outils de conformité de base, puis en passant progressivement à des plateformes de gestion de la durabilité plus sophistiquées. Cette approche permet aux organisations d'étaler leurs investissements technologiques dans le temps tout en développant leurs capacités et leur expertise internes.
L'approche axée sur le climat de l'aide à la transition du CSDS s'aligne sur les tendances réglementaires générales et les attentes des parties prenantes. De nombreuses entreprises estiment que le fait de se concentrer dans un premier temps sur les informations liées au climat constitue une base solide pour un reporting plus large en matière de développement durable. Le reporting climatique nécessite souvent bon nombre des mêmes systèmes et processus que ceux requis pour une gestion globale du développement durable, notamment la collecte de données, les structures de gouvernance et les mécanismes d'engagement des parties prenantes.
Les stratégies de gestion des données pendant la période de transition doivent se concentrer sur la mise en place de systèmes évolutifs capables de s'adapter à des exigences croissantes en matière de reporting. Les entreprises doivent investir dans des plateformes de données capables de traiter les informations liées au climat dans un premier temps, tout en offrant la flexibilité nécessaire pour intégrer d'autres indicateurs de durabilité au fil du temps. Cela implique notamment la mise en place de systèmes de gestion des données de référence, de contrôles de la qualité des données et de capacités d'intégration qui faciliteront l'extension future du reporting en matière de durabilité.
Le développement d'une structure de gouvernance pendant la période de transition devrait permettre d'établir des bases solides pour la surveillance continue de la durabilité. Les entreprises devraient profiter de la période de transition pour mettre en place des comités du conseil d'administration, des rôles de gestion et des processus de reporting qui puissent répondre à la fois aux exigences actuelles en matière de reporting climatique et aux futures exigences plus larges en matière de divulgation d'informations sur la durabilité. Cela inclut l'élaboration de politiques, de procédures et de programmes de formation qui permettront une gouvernance efficace des questions de durabilité.
L'engagement des parties prenantes pendant la période de transition offre des opportunités pour établir des relations et recueillir des commentaires qui serviront de base aux futurs rapports sur le développement durable. Les entreprises devraient profiter de la période de transition pour dialoguer avec les investisseurs, les clients, les employés et les autres parties prenantes afin de comprendre leurs attentes et leurs priorités en matière de divulgation d'informations sur le développement durable. Cet engagement peut aider les organisations à hiérarchiser leurs initiatives en matière de développement durable et à s'assurer que leurs rapports répondent aux besoins des parties prenantes.
Les arguments commerciaux en faveur d'une planification proactive de la transition vont au-delà des exigences de conformité. Les entreprises qui utilisent efficacement les périodes de transition bénéficient souvent d'avantages concurrentiels grâce à une efficacité opérationnelle améliorée, de meilleures relations avec les parties prenantes et de meilleures capacités de gestion des risques. L'approche structurée de la transition CSDS permet aux organisations de renforcer progressivement leurs capacités tout en maintenant la continuité de leurs activités et en gérant les coûts de mise en œuvre.
La gestion des risques pendant la période de transition nécessite de prêter attention à la fois aux risques de conformité et aux risques stratégiques. Les entreprises doivent s'assurer que leurs plans de transition répondent de manière adéquate aux exigences réglementaires tout en positionnant l'organisation pour assurer son succès futur. Cela implique de suivre l'évolution de la réglementation, d'évaluer la dynamique concurrentielle et de veiller à ce que les initiatives en matière de développement durable s'alignent sur la stratégie commerciale globale.
Le contexte international de la transition vers les CSDS offre aux entreprises canadiennes l'occasion de tirer des enseignements des expériences mondiales tout en s'adaptant aux exigences locales. Les entreprises devraient suivre les expériences internationales en matière de mise en œuvre, participer à des forums sectoriels et s'engager dans des réseaux professionnels afin de partager les meilleures pratiques et les enseignements tirés. Cette approche collaborative peut aider les organisations à optimiser leurs stratégies de transition et à éviter les difficultés courantes liées à la mise en œuvre.
Alors que les entreprises traversent les périodes de transition prévues par le CSDS, elles doivent rester concentrées sur l'objectif ultime d'un reporting complet en matière de développement durable. Ces périodes ont pour but de faciliter une mise en œuvre efficace, et non de retarder ou de réduire les engagements en matière de développement durable. Les organisations qui profitent de cette période pour renforcer leurs capacités de reporting seront mieux préparées à répondre aux attentes évolutives des parties prenantes et aux exigences réglementaires à long terme.